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Pour une conception démocratique d'un projet de territoire



Le comportement démocratique n'est absolument pas spontané. Pour faciliter son apprentissage, il est nécessaire d'avoir une méthodologie. La sociocratie est de ce point une source d'inspiration réelle. Le terme a été inventé  par Auguste Comte (1798-1857), un philosophe français du début du XIXe siècle, fondateur du positivisme (et de la sociologie!) . Il estimait qu'il fallait "Délivrer l'Occident d'une démocratie   anarchique et d'une aristocratie   rétrograde, pour constituer, autant que possible, une vraie sociocratie, qui fasse sagement concourir à la commune régénération toutes les forces humaines." (Catéchisme positif, 1852, p. 2
 
Auguste Comte, distingue r clairement le concept de "démos" qui renvoie au peuple du concept de  "socius" qui  définit  un ensemble de personnes partageant des relations significatives entre elles. Cette distinction rappelle celle que Max Weber avait proposé en évoquant  "la sociation" et "communalisation" (Économie et Société (1920: 41-13) . La communalisation est une relation sociale basée sur un sentiment d'appartenance, telle que la famille, le territoire ou la nation tandis que la sociation repose sur un accord  rationnel fondé  sur des intérêts partagés, souvent fixés par un compromis : les associations à but déterminé en sont des exemples. Dans la communalisation, les acteurs sont concernés subjectivement  par les situations qu'ils rencontrent tandis que dans "la sociation", il s'agit d'un rassemblement fondé sur une logique avant tout rationnelle.
 
En 1930, un entrepreneur hollandais Gérard Endenburg a reprise ces hypothèses pour construire une méthodologie de grouvernance qu'il a appelé du même nom. Cette méthode est fondée sur 4 règles de fonctionnement (Source la Toupie) :
 
  • La prise de décision par consentement mutuel
La prise de décision par consentement s'applique aux décisions stratégiques et ou politiques d'une organisation, mais pas aux décisions opérationnelles (le travail au quotidien). On estime qu'il y a consentement lorsque personne n'a d'objection importante et raisonnable. Si une objection est émise, le groupe travaille à la lever avec celui qui l'a émise.  Ce qui débouche généralement sur une nouvelle solution à laquelle, au départ, personne n'avait pensé . A noter que ce système s'oppose aux décisions prises à l'unanimité. Cela demande certes plus de temps puisque les délibérations sont plus longues mais contribue au développement de l'intelligence collective.
 
  • Le cercle
Il existe trois  types de cercles. Un cercle dit de gouvernance, garant du fonctionnement sociocratique de l'organisation, des cercles stratégiques et des cercles opérationnels. Toute personne appartenant à une structure opérationnelle est membre de droit d'un cercle chargé de la prise des décisions stratégiques. Un cercle peut être créé pour résoudre des problèmes spécifiques. Il est maître du pilotage, de l'exécution et de la mesure de ses processus. Les règles de fonctionnement des cercles sont établies selon le principe du consentement de ses membres. Un facilitateur est choisi pour animer les réunions selon les méthodes sociocratiques, ainsi qu'un secrétaire  pour rédiger les comptes rendus.Un cercle s'inscrit dans une hiérarchie de cercles et doit tenir compte des besoins des cercles supérieurs et des cercles inférieurs. Le cercle de plus haut niveau, correspond au conseil d'administration, dit cercle de gouvernance.
 
  • Le double lien
Un double lien est établi entre chaque cercle et son cercle de niveau supérieur. Le responsable de l'unité opérationnelle est choisi par le cercle de niveau supérieur. Une deuxième personne, distincte de la précédente, est choisie par le cercle pour participer au cercle de niveau supérieur. Il peut ainsi donner ou non son consentement aux décisions qui y sont prises. Ces deux personnes sont membres à part entière des deux cercles.
 
  • L'élection sans candidat
Choisir et affecter une personne dans une fonction ou déléguer une tâche à un membre du cercle s'effectue au moyen d'un vote sans candidat déclaré. Chaque membre du cercle propose la personne qu'il estime la plus adaptée à la fonction en justifiant son choix. Le facilitateur du cercle propose alors un candidat qui est accepté ou non par consentement.
 
Cette configuration apparaît finalement comme une combinaison entre le système de démocratie représentative par l'élection sans candidat et celui de la démocratie directe par le système de décision par consentement mutuel et non pas à l'unanimité.

Méthodologie de conduite d'un projet de territoire

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La gouvernance démocratique par l'Université du Nous


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