Dans un texte flamboyant de nos collègues Alexandre Monnin, Diego Landivar et Emmanuel Bonnet
Nous proposons dans ce texte d’interroger les présupposés cosmologiques du design contemporain. Dans un premier temps, il s’agit pour nous de partir de certaines définitions du design qui mettent en avant la volonté d’améliorer l’habitabilité du monde et de souligner les accointances contemporaines du design avec certaines approches managériales de l’innovation. Ceci, avant tout pour interroger les notions de projet, de construction / innovation, de production de possibles, d’inscription temporelle et spatiale du design, de désirabilité, d’amélioration de l’habitabilité ou encore de reprise du monde. Nous contrastons ensuite deux manières d’envisager le design, en amont et en aval des mondes, qu’il soit projecteur ou correcteur. Une fois abandonné le paradigme de la crise, réencastrer le design au cœur du nouveau régime climatique qui prévaut désormais conduit à radicalement interroger cette double prétention. Cela nous amène à redéfinir les enjeux du design en termes cosmologiques pour mieux le « dé-projeter » et ainsi de substituer au monde humain (qui n’est précisément pas un monde mais une acosmie) d’autres relations de consistances entre les être.